Ouagadougou : La pluie a tout emporté chez ce sexagénaire sauf son sourire…

La forte pluie qui s’est abattue ce jeudi sur la ville de Ouagadougou a fait des inondations dans certaines concessions du secteur 7 de la ville de Ouagadougou. Les cours de Hamado Zida et Moumouni Compaoré ont été pendant de longues heures infréquentables. Je savais le secteur très inondable et des alertes me sont parvenues ; j’ai donc décidé de m’y rendre pour constater de visu ce qui s’y passe.

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L’eau n’a pas fait de cadeau dans cette concession

Lorsque j’arrive sur les lieux, ce qui attire le plus mon attention est ce grand canal pratiquement rempli d’eau emportant dans son courant divers types d’objets. Au côté sud du canal, un dépotoir d’ordures où se côtoient tas d’immondices et habitations non loin de là. Au côté nord, des habitations ; des habitations en piteux état je dirais. Cette pluie qui aura duré plus de 10h a laissé des traces. A quelques pas, se trouve la concession de la famille Compaoré ; une famille chez qui après la pluie, ce n’est pas vraiment le beau temps.

A l’aide de seaux d’eaux, tous les membres de la famille s’affairent comme ils peuvent pour évacuer l’eau qui se trouve dans les quatre maisons qui y sont construites. L’eau a pénétré dans les maisons et y a fait sortir les affaires. Moumouni Compaoré, le chef de famille explique que cette situation est due au canal dont la construction n’est pas encore terminée. « Vous voyez le sable, c’est ce qui bloque l’eau qui ne peut pas couler », il insiste. Les dégâts, il les a déjà constatés car toutes ses maisons ont été inondées jusqu’à la quatrième brique après la fondation. Un de ses mûrs s’est même écroulé.

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La famille Compaoré évacue l’eau des maisons

Même dans cette situation, c’est peu dire d’affirmer que la famille Compaoré a un peu plus de chance. En tout cas beaucoup plus que la famille Zida, une autre concession toute proche. Chez Hamado Zida, il est impossible d’évacuer l’eau puisque toute la cours est inondée. Inondée et même son jardin ; sa seule source de revenue. Malgré cela, il a encore le sourire aux lèvres.

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Hamado Zida garde le sourire malgré sa situation de détresse

Et lorsque vous lui demandez ce qu’il va faire, le sexagénaire éclate de rire avant de réponde « On peut faire quoi ? Même si on veut on n’a pas les moyens ». Il est bien conscient que son fils et lui feront plusieurs jours sans pouvoir dormir dans leurs maisons ; il est bien conscient que son jardin ne lui sera plus bénéfique avant au moins deux mois ; il est bien conscient qu’il risque des jours sans rien manger son fils et lui mais malgré tout, il a un sourire aux lèvres. Le genre de sourire qui trahit très mal la douleur. Il est pourtant ici depuis les années 1977. Il a donc vécue les inondations de 2009 étant ici dans cette même maison. Ces inondations qui, on se rappelle, ont fait près de 2000 sinistrés.

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De toute façon ces deux familles n’ont pas le choix ! Elles n’ont pas les moyens pour s’offrir le luxe de se trouver d’autres habitations. Elles savent bien les risques qu’elles prennent en restant aussi près du canal en cette saison hivernale mais décident de rester. Inondable ou pas… « Dieu veillera sur nous », fini par lâcher le chef de famille Moumouni Compaoré.

Abidjan : Mais les admis au BEPC ont quoi à se mettre de la poudre sur la tête ?

Ce mardi, les élèves de la 3e en Côte d’Ivoire ont reçu les résultats de leur examen, le BEPC. Pour ses résultats, j’ai accompagné ma jeune sœur à son centre d’examen. Alors que l’appel des noms des admis était prévu pour 14h, nous sommes arrivés autour de 15h sur les lieux ; la proclamation était terminée. Là, des faits singuliers ont attiré mon attention : tous les nouveaux admis avaient de la poudre blanche sur la tête.

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Ces candidats regardent leurs résultats

Heureusement, nous avons fait un détour par un autre centre où l’on proclamait encore les résultats. J’ai donc pu observer comment cela se passait. Dès que le candidat entend son nom, il se met (évidemment) à pousser des cris de joie. Aussitôt, ses camarades se jettent sur lui avec de la poudre blanche contenu dans des sachets. Ils jettent la poudre sur toute la tête du nouvel admis et d’autres, même sur le reste du corps. Il s’agit de poudres blanches qu’on utilise généralement pour les nourrissons et les enfants. J’ai fait mon premier cycle scolaire à Abidjan et, je me souviens bien, je n’avais jamais observé cette pratique. D’où vient-elle donc et que signifie-t-elle ?

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Ils se mettent de la poudre sur la tête

Bizarrement, lorsque je pose la question à tous ces élèves que j’ai pu rencontrer, ils n’en savent rien. Ils disent juste se contenter de verser de la poudre sur les admis. Cela, pour célébrer leur admission et surtout pour que ces derniers soient différents de ceux qui ne sont pas admis. En effet, ce que j’ai pour observer, ceux qui ne sont pas admis ne sont pas ainsi couverts de poudre. Selon mes renseignements, cela fait un peu plus de trois années que la pratique s’est répandue. Où est-ce qu’elle a débuté ? Personne ne sait. Il ne s’agit pas non plus d’une pratique culturelle ni cultuelle me disent certains anciens avec qui j’ai échangé. Alors, est-ce juste un effet de mode sans aucun fondement ? « Oui » selon ma curiosité.

Anniversaires dans le ‘’ désordre ‘’

La pratique ne se limite pas qu’aux examens ! Elle se fait aussi lorsqu’il y a un anniversaire me dit-on. Celui ou celle qui célèbre son anniversaire est parfois ‘’ brutalisé(e) ‘’. De l’eau sale, des ordures, de la poudre… sont déversées sur la personne qui fête un an de plus. Parfois, il est même trainé physiquement dans la boue. Évidemment, personne ne sait d’où vient cette manière de commémorer les anniversaires mais une chose est sûre, elle est nouvelle. Dans les années antérieures, ni les admissions aux examens ni les commémorations des anniversaires n’était faites de la sorte.

Je suis juste curieux… Si quelqu’un à des informations…